Fruit d'or : la course à la diversification dans le bio

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Le transformateur de canneberges et de bleuets Fruit d’Or met les bouchées doubles pour augmenter ses parts de marché dans le créneau en très forte croissance de la production biologique, sans pesticides et insecticides chimiques.

« La demande est là, résume Charles Montminy, vice-président de l’entreprise québécoise. Il s’agit d’offrir aux consommateurs des produits à valeur ajoutée avec une offre bonifiée de produits bio transformés dans nos usines. »

Selon lui, cette stratégie de diversification dans les marchés d’alimentation en Amérique du Nord (sous la marque de commerce Patience) permet à Fruit d’Or de se démarquer face à des concurrents qui disposent de moyens financiers considérables pour placer leurs produits sur les tablettes des grandes enseignes.

Fait à souligner, l’entreprise réalise le tiers de ses ventes au Canada et les deux tiers aux États-Unis et en Europe. « Nous sommes présents dans 50 pays », signale le vice-président.

100 millions 

Nombre de livres de canneberges récoltées annuellement (dans le Centre-du-Québec) destinées aux usines de transformation de Fruit d’Or

30 millions

Nombre de livres de bleuets sauvages récoltées annuellement (dans la grande région du Lac-Saint-Jean) destinées aux usines de transformation de Fruit d’Or

Sécuriser les approvisionnements

Par ailleurs, pour maintenir la cadence de production et répondre aux besoins de ses clients, tant localement qu’à l’international, Fruit d’Or se doit de « sécuriser » ses approvisionnements, question d’alimenter ses usines de transformation en petits fruits. Pour ce faire, le transformateur a pris des ententes avec une quarantaine de producteurs de canneberges concentrés dans le Centre-du-Québec, « une région fertile pour la culture de ce petit fruit », rappelle Charles Montminy.

Précisons qu’à l’été 2018, l’entreprise a pris une participation majoritaire dans Bleuets Mistassini et Bleuet Nordic, propriété de la famille Fortin. Ce faisant, l’entreprise s’est assurée d’approvisionnements en bleuets sauvages auprès des cueilleurs régionaux.

« Je ne vous cacherai pas que nous sommes dépendants de la matière première pour ce qui est de la récolte, concède le vice-président. Si on n’a pas de petits fruits, si on n’a pas de canneberges, de bleuets, voire de cerises, on ne transforme pas ! C’est aussi simple que cela. Voilà pourquoi l’approvisionnement est un enjeu qu’on prend très au sérieux. »

C’est ainsi que l’entreprise fondée par Martin Lemoine, lui-même un ancien producteur de canneberges, a mis en place « un modèle de participation » à l’intention d’un certain nombre de producteurs, qui sont devenus actionnaires.

« On en a fait nos partenaires, en quelque sorte, précise le vice-président. C’est une façon de les fidéliser et de les impliquer au sein de l’entreprise. »

Conseil de gestion aux PME

« On a mis en place un mode de gouvernance, avec des comités de gestion, de consultation. On favorise une approche de consensus au sein de l’équipe de direction. Une fois tous les trois ans, nous regroupons les directeurs, les coordonnateurs, autour d’une même table, pour définir nos orientations stratégiques. On implique notre monde, et c’est apprécié de nos employés [qui occupent des postes-clés]. Il est devenu de plus en plus important, pour la croissance de l’entreprise, d’élargir la discussion [sur les projets à venir], particulièrement depuis l’explosion de notre chiffre d’affaires – qui est passé de 50 millions à plus de 100 millions depuis 2010 – et la percée de nouveaux marchés. C’est un exercice nécessaire. »

— Charles Montminy

Source : Yvon Laprade pour La Presse+ 

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