Déjà établies depuis plus de 30 ans en République dominicaine, les Fermes Trudeau, de Saint-Mathieu-de-Beloeil en Montérégie, ont récemment propulsé leur image de marque dans les grands supermarchés du pays.
Le président de l’entreprise spécialisée dans les fines herbes, Gérard Trudeau, qualifie cette décision entrepreneuriale d’audacieuse, compte tenu des démarches qu’il a multipliées au cours de la dernière année pour maximiser la visibilité de son image sur les tablettes des épiceries dominicaines. « On a frappé à la porte des grandes chaînes qui se sont montrées intéressées et pour soutenir notre marque, j’ai accordé beaucoup d’entrevues aux médias [en République dominicaine] », témoigne celui qui s’exprime aisément en espagnol.
Des employés des Fermes Trudeau, basés dans la région montagneuse de Jarabacoa, se sont par la suite assurés du positionnement des produits de l’exploitation dans plus de 200 points de vente, dont ceux de l’une des plus grandes chaînes d’alimentation dans ce pays, les supermarchés Jumbo.
Avec cette nouvelle stratégie, M. Trudeau dit avoir été confronté à un seul véritable défi : la contradiction entre le nom canadien de son entreprise et son emplacement en République dominicaine. « Ça a piqué la curiosité des consommateurs. C’était à moi d’expliquer que tous nos produits sont cultivés localement, qu’ils ne sont pas importés », dit-il.
Assurer la croissance
M. Trudeau entrevoit d’ailleurs de reproduire cet exercice dans les médias locaux pour sa production au Mexique, dans l’État de Puebla. Depuis environ cinq ans, l’entrepreneur a redonné un souffle à ses activités dans la région et souhaite faire connaître davantage ses produits à l’échelle nationale.
Tant en République dominicaine qu’au Mexique, « nous sommes avec des populations en croissance importante. Le niveau de vie augmente constamment et il y a de plus en plus de gens dans la classe moyenne », explique-t-il. L’expansion de ses activités pourra également profiter à la relève de son entreprise, ses deux fils Vincent et Martin, anticipe le producteur.
Dès qu’il a repris la ferme de son père en 1984, M. Trudeau a rapidement réussi à se positionner sur le marché international. Jusqu’à ce jour, il dit conserver la même philosophie d’affaires à l’étranger. « On ne s’impose pas, on se fait accepter », soutient-il. L’homme d’affaires a organisé une rencontre en octobre, où des entrepreneurs québécois ont été invités à rencontrer des dirigeants du Centre d’investissement de la République dominicaine pour favoriser, entre autres, les exportations agricoles vers ce pays. « En affaires, tu ne peux pas juste penser à recevoir. Plus tu donnes, plus tu as des chances de recevoir », conclut-il.
En bref
Les Fermes Trudeau se sont hissées parmi les cinq plus grands producteurs de fines herbes au monde.
Dès l’an 2000, l’entreprise s’est lancée dans la culture de légumes asiatiques tels que le bok choy, le tok choy, le mininappa, la bette à carde et le chou frisé (kale), qui sont tous devenus populaires au Québec.
Gérard Trudeau dirige la plupart de ses activités à partir de son bureau se trouvant dans la maison natale de son grand-père, à Saint-Mathieu-de-Beloeil.
Source : Josianne Desjardins, La Terre de chez nous